Réélection de Donald Trump : Un coup dur pour l’action climatique mondiale

SEM DONALD TRUMP 
Président des USA


Dakar, le 06 novembre 2024 – La réélection de Donald Trump à la présidence des États-Unis constitue-t-elle une entrave à la politique climatique mondiale ? C'est ce que l'on pourrait croire au regard de la conférence de presse virtuelle tenue depuis Dakar le 06 novembre 2024 au lendemain du scrutin présidentiel au USA. Ce retour de Donald Trump au pouvoir suscite une onde de choc parmi les acteurs de la lutte contre le changement climatique. Alors que la 29e Conférence des Nations unies sur le climat (COP29) s'ouvre à Bakou, cette victoire politique est perçue comme une menace pour les efforts internationaux visant à atténuer les impacts du réchauffement climatique.

En quoi cette élection serait un menace pour le changement climatique ?

Donald Trump, au cours de sa campagne, a promis un retour vers une politique qui s’oppose aux initiatives de protection environnementale et de décarbonisation. Le Projet 2025 de la Heritage Foundation, une feuille de route de 1 000 pages, entend guider une administration conservatrice vers une politique anti-environnementaliste, prônant la levée des réglementations visant à réduire les émissions de CO2 et à protéger les écosystèmes.

Ce qui emmène Laurence Tubiana, Directrice générale de la Fondation européenne pour le climat, à décrire la réélection de Trump comme un « recul regrettable » pour l’action climatique mondiale. Cependant, elle reste optimiste quant à la résilience de l’Accord de Paris : « Le contexte aujourd’hui est très différent de 2016. La transition mondiale vers une économie bas-carbone a pris de l’ampleur, notamment grâce à l’impulsion économique des États-Unis. Mais ce pays risque maintenant de perdre cette dynamique. »

Quelle solution adoptée face à l’urgence climatique ?

 Certains dirigeants africains se disent particulièrement préoccupés par les impacts de la politique de Trump, compte tenu de la vulnérabilité du continent aux changements climatiques. C'est le cas de Elimane H. Kane, Directeur Exécutif de LEGS-Africa au Sénégal, « le reste du monde devra redoubler de solidarité pour sauver la planète de l’extractivisme et renforcer le développement des énergies renouvelables ». Pour Alexandre Gubert Lette, Directeur de Teranga Lab, de son côté, ajoute que la réélection de Trump « sonne comme un coup de massue » pour la COP29, car elle risque de raviver le scepticisme et de ralentir les efforts pour atteindre les objectifs de l'Accord de Paris.

Le Projet 2025 : une remise en question des engagements environnementaux

La vision climatique de Trump repose sur le démantèlement de politiques clés, notamment la Loi sur la réduction de l’inflation (IRA) et les subventions en faveur des énergies propres, mises en place sous l’administration Biden. Le projet prévoit également un retrait des États-Unis de l’Accord de Paris et, potentiellement, de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), fragilisant ainsi l’alliance internationale pour la réduction des émissions.


De plus, le Projet 2025 propose une réduction drastique du budget de l’Agence de protection de l’environnement (EPA) et de la NOAA, ainsi que l’ouverture de terres protégées à l’exploitation pétrolière et gazière, compromettant les efforts de conservation de la biodiversité. Mamadou Touré, défenseur d'une transition énergétique juste, interpelle la communauté internationale, soulignant la responsabilité accrue des autres nations dans l'absence de soutien des États-Unis.


La COP29 : un moment décisif pour l’avenir climatique

Les experts s’accordent sur la nécessité d’une mobilisation citoyenne et diplomatique. Thaddee Seck, de l’organisation AJE - Action pour la Justice Environnementale, appelle à une mobilisation massive pour contrer les politiques climatosceptiques : « Le moment n'est pas à la régression. Nous le devons à la planète, nous le devons à nos enfants. »

Alors que la COP29 se profile, les espoirs de progrès dépendent désormais des efforts conjoints de pays et d’organisations pour renforcer les engagements climatiques. En l’absence de leadership américain, l’Europe pourrait jouer un rôle central dans la transition écologique et économique mondiale.


David Gbedia 


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