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| Ismaël Sacko Coordinateur de la Coalition Sahel Démocratie |
Vendredi 18 avril 2025 – Paris.
Dans une atmosphère grave et empreinte de détermination, la Coalition Sahel Démocratie, emmenée par son coordinateur Ismaël Sacko, président du PSDA (Parti Social-Démocrate Africain), a tenu un point de presse dénonçant avec vigueur la gestion des régimes militaires du Burkina Faso, du Mali et du Niger.
Devant un parterre de journalistes, d’exilés politiques et de sympathisants, Ismaël Sacko a livré un discours liminaire incendiaire à l’endroit des dirigeants militaires Assimi Goïta (Mali), Ibrahim Traoré (Burkina Faso) et Abdrahamane Tchiani (Niger), les accusant d’avoir trahi leur mission première de sauvegarde des États et de leur peuple.
Une situation dramatique dans le Sahel central
Le coordinateur de la coalition a dressé un tableau sombre de la situation actuelle, affirmant que depuis l’avènement des juntes, les trois pays sahéliens « agonisent », en proie à des « violations des droits humains », à une « faillite économique » et à une « insécurité grandissante ». Selon lui, les armées nationales ont été marginalisées au profit de milices étrangères telles que Wagner et SADAT, tandis que les groupes armés et terroristes (FLA, JNIM, EIGS) étendent leur emprise sur les territoires.
Les ressources captées par les juntes
« L’or, le coton, le pétrole ne profitent plus aux Sahéliens mais aux juntes et à leurs partenaires stratégiques », a-t-il lancé, dénonçant une économie saccagée, une agriculture paralysée, une jeunesse sans emploi et des écoles rurales fermées. « Tout pour moi et rien pour le peuple », a-t-il martelé, qualifiant la politique économique des régimes en place de « suicidaire ».
Une gouvernance autoritaire pointée du doigt
Le point de presse a également mis en lumière l’instauration d’un climat de terreur : arrestations arbitraires, enlèvements de leaders d’opinion, musellement de la presse. Des figures telles que Newton Ahmed Barry et Maixent Somé ont été citées en exemple de ces dérives. « Ce délit de presse est devenu un mode de gouvernance », a alerté Ismaël Sacko.
Un appel à la mobilisation démocratique
Face à cette situation, la Coalition Sahel Démocratie appelle à une transition civile crédible pour ramener l’ordre constitutionnel. Le coordinateur a salué le « sursaut national » qui s’organise au Mali, où plus de cent partis politiques s’opposent à une éventuelle dissolution annoncée par la junte. Il a aussi rendu hommage à la diaspora sahélienne de France pour sa mobilisation, notamment lors de la manifestation du 11 janvier 2025 à Paris contre la sortie unilatérale de la CEDEAO.
Une alternative politique en gestation
Sacko a conclu sur une note d’espérance, assurant que la coalition représentait « une alternative crédible », porteuse de « liberté, justice équitable et démocratie ». Il a réaffirmé l’attachement de la coalition à un partenariat multilatéral respectueux des intérêts africains et à la paix avec les voisins de la région.
« Chaque génération a sa mission. Il s’agira de la réussir ou de la trahir », a-t-il rappelé, citant Frantz Fanon.
Par cette conférence de presse, la Coalition Sahel Démocratie entend renforcer son ancrage dans le débat politique africain et international, et porter haut la voix des populations sahéliennes privées de démocratie et de stabilité.
Ðavid Gbedia


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