« Assimi Goïta doit répondre de ses actes devant le peuple malien. Pour haute trahison, crimes de guerre et abus de pouvoir, il doit être arrêté et jugé », a tranché Ismaël Sacko, dénonçant un régime autoritaire embourbé dans une gouvernance catastrophique. À ses yeux, la dérive sécuritaire, la déliquescence économique et l’étouffement des libertés fondamentales incarnent l’échec flagrant de la junte.
L’homme politique malien en exil dénonce notamment l’alliance opaque avec le groupe Wagner, l’abandon des populations rurales livrées aux groupes terroristes, et la répression violente des voix dissidentes. Selon lui, « sous le général Goïta, les Maliens sont plus que jamais livrés à eux-mêmes, piégés entre la peur, la faim et l’obscurité ».
Il pointe aussi du doigt une Constitution tripatouillée, votée en 2023, qui permettrait pourtant de destituer le chef de l’État pour haute trahison. Sacko exhorte les hommes de rang à sortir de la passivité et à « se ranger du côté du peuple » pour restaurer l’honneur de l’armée et sauver la nation d’un naufrage institutionnel et moral.
Au-delà de l’indignation, le président du PSDA esquisse une sortie de crise : « Une transition civile suivie d’une élection libre et consensuelle est l’unique voie viable vers la stabilité du Mali et du Sahel central. » Et de prévenir : « Un soulèvement populaire n’est pas exclu. Le peuple a toujours le dernier mot. »
Dans un contexte de tensions accrues et de méfiance généralisée envers la junte, cette sortie d’Ismaël Sacko pourrait bien raviver les débats autour de la légitimité du général Goïta et ouvrir la voie à une contestation populaire structurée.
David Gbedia

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