La Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI) est née dans un contexte de revendications légitimes pour défendre les droits des élèves et étudiants. Son objectif premier était de lutter pour de meilleures conditions d’étude, d'héberger des revendications académiques, et d’assurer un environnement plus favorable à la jeunesse ivoirienne. Cependant, force est de constater qu’au fil des années, la FESCI s’est détournée de sa mission initiale. Loin de sa vocation de défense des étudiants, elle est souvent accusée de violences, d'intimidations, et de perturbations au sein du campus.
Université Félix Houphouët Boigny |
La question est donc posée : face à ces dérives répétées, faut-il supprimer la FESCI ? Est-ce réellement la solution ?
Supprimer la FESCI serait une réponse radicale à une situation qui semble hors de contrôle. Mais cette solution soulève une inquiétude : les étudiants ont besoin d’une voix. La FESCI, avec tous ses défauts actuels, reste l'une des rares structures capables de canaliser les revendications des élèves et étudiants auprès des autorités. L'absence d'une telle organisation pourrait créer un vide dans la défense des droits, et ce vide pourrait être comblé par des mouvements encore plus radicaux ou incontrôlables.
D'un autre côté, laisser la FESCI perdurer sous sa forme actuelle, sans réforme, risque de compromettre la stabilité des campus. Les violences et les affrontements à répétition détériorent l’image de l’université et nuisent à la qualité de l’éducation. Le campus devient alors un espace de peur et d’incertitude, où les étudiants, au lieu de se consacrer à leurs études, sont pris en otage par les luttes intestines et les querelles syndicales.
Alors, que faire ? La solution ne réside ni dans la suppression pure et simple, ni dans l’inaction. Il est nécessaire de réformer profondément la FESCI. Cela passe par un encadrement plus rigide des activités syndicales sur le campus, une meilleure régulation des membres, et une réaffirmation des objectifs de base du syndicat : l'amélioration des conditions de vie et d'étude. Les autorités académiques, en collaboration avec les responsables étudiants, doivent créer un cadre de dialogue permanent et de concertation, pour permettre à la FESCI de jouer son rôle de manière constructive, tout en excluant fermement toute forme de violence et d’abus.
En conclusion, supprimer la FESCI reviendrait à ignorer les causes profondes de son existence. La vraie solution réside dans la réforme, le dialogue, et la responsabilisation des acteurs impliqués. Car, au-delà des dérives actuelles, la FESCI reste une structure indispensable à la défense des intérêts des élèves et étudiants, pour peu qu’elle retrouve sa voie initiale.
DAVID GBEDIA
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