Le révérend père James Aka Wadja accuse l'Église catholique de silence coupable dans les crises en Côte d’Ivoire
Le samedi 30 avril 2016,
lors de la conférence de presse de dédicace de son livre « Crises
ivoiriennes, silence coupable de l’Église catholique », le révérend père
James Aka Wadja a accablé l’Église catholique pour son silence face aux crises
qui ont défiguré la Côte d'Ivoire sous le régime de l’ex-président Laurent
Gbagbo.
Dans un discours sans
équivoque, le prêtre a dénoncé l'attitude passive de l’Église qui, selon lui, a
favorisé les belligérances en ne prenant pas position durant les violences
politiques. "L’Église est restée muette et a laissé se dérouler des événements
tragiques", a-t-il lancé. Il a exprimé sa déception envers l'institution
qui, selon lui, aurait dû jouer un rôle crucial en tant que médiateur dans les
conflits. Le silence de l’Église, a-t-il ajouté, a contribué à l’escalade des
tensions et à l'aggravation de la situation en Côte d'Ivoire.
Le révérend père Wadja
n’a pas manqué de fustiger l'ex-président Laurent Gbagbo, qu’il a qualifié de «
source de malheur » pour le pays. Il a estimé que l’ancien président, par son
comportement et son refus d’accepter les résultats de l’élection présidentielle
de 2010, avait précipité le pays dans une guerre civile dévastatrice.
Un élément majeur de
cette conférence fut l’annonce surprenante du retrait de père Wadja du clergé
catholique. Dans son livre et lors de la conférence, il a expliqué que sa
décision de se retirer du clergé était une conséquence directe de son désaveu
profond envers la gestion de l’Église dans les moments de crise en Côte
d'Ivoire. Ce retrait marque la fin de son engagement au sein de l'institution
catholique, qu’il estime avoir failli à sa mission de défense de la paix et de
la justice.
À travers son ouvrage, le
révérend père Wadja appelle l’Église à se réconcilier avec son rôle moral et
spirituel et à prendre une position plus ferme en période de crise, afin de ne
plus permettre que des souffrances soient ignorées sous prétexte de neutralité.
Ses déclarations ont suscité un débat animé au sein de la communauté
catholique, remettant en question le rôle de l’Église dans les conflits sociaux
et politiques.
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